du 17 janvier au 25 février 2020

OLIVIER MORVAN
LA MAISON TENTACULAIRE


À partir du 17 janvier et jusqu’au 25 février, RIEN À VOIR vous fera découvrir
La maison tentaculaire un film d’Olivier Morvan. Séquencé en chapitres diffusés de manière aléatoire, ce film propose « une narration à trous, diffractée » tirée d’un séjour de l’artiste dans la maison de la veuve Sarah Winchester, fameuse bâtisse labyrinthique implantée dans la Silicon Valley.

Diffusions les 17, 20, 21, 22, 28 janvier & les 5, 6, 12, 18, 21 et 25 février 2020
au 7, rue Richard Lenoir à Montreuil de 20h30 à 21h (entrée libre/concerts à suivre payants).
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Employant principalement le dessin, la vidéo et l’installation, le travail d’Olivier Morvan, polymorphe et polysémique, se développe depuis le milieu des années 2000 sous la forme du projet escapologique (successivement présenté en France, en Allemagne, en Slovénie, en Belgique, au Canada), “petite usine à fictions” tissée de références hétéroclites qui, au travers d’expositions-épisodes, construit/déconstruit/reconstruit un vaste puzzle aux contours indéterminés et aux possibilités de combinaisons infinies.

escapologique.net
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La maison tentaculaire
La légende raconte qu’après la mort en bas âge de sa fille unique puis la perte de son époux, fils du fondateur de la Winchester Repeating Arms Company©, Sarah Winchester, devenue par alliance héritière de la fortune du fabricant d’armes, sombra dans la dépression. Elle consulta un médium qui la dit harcelée par les esprits de tous ceux tombés durant la conquête de l’Ouest sous les balles des carabines dont elle portait le nom. Il lui suggéra pour contrer cette malédiction de traverser le pays jusqu’à la côte Ouest et d’y bâtir une maison qui accueillerait toutes ces âmes errantes mais l’avertit qu’elle mourrait si le chantier s’interrompait. En 1886, Sarah achète, au coeur de ce qu’on nomme aujourd’hui la Silicon Valley, une bâtisse inachevée qui jusqu’en 1922, année de son décès, va rester nuit et jour en travaux.
S’érigeant durant 38 ans sans architecte ni plan selon les instructions que transmettent à Sarah ses fantômes au cours de séances nocturnes de spiritisme, la bâtisse, inlassablement construite et déconstruite et reconstruite par les ouvriers qui, préfigurant les trois huit, se relaient nuit et jour, compte à sa mort 4 étages, 2 sous-sols, 160 pièces dont 40 chambres, 13 salles de bains, 6 cuisines, 17 cheminées, 950 portes, 3 ascenseurs (…) et multiplie les incohérences structurelles : portes donnant sur le vide, fenêtres au sol, chambres construites sur des toits, escaliers et couloirs sans issue, ainsi que nombre de trappes et passages dérobés supposés permettre à Sarah d’échapper à ses invisibles poursuivants. Avec son lot de parkings aménagés et de produits dérivés, La Winchester Mystery House© est aujourd’hui une attraction touristique.

Début 2016, un séjour de 40 jours dans la Silicon Valley durant lequel l’auteur a exploré la bâtisse et ses environs lui a permis d’y prélever des traces sous différentes formes : sons, images fixes et animées, notes et croquis, objets divers. Labyrinthique, le projet qui en découle emprunte au documentaire comme au conte autant qu’au cinéma de genre (western, fantastique) et au récit de voyage. Projet-chantier, il explore cette bâtisse comme il explore l’inconscient collectif, la mémoire et l’illusion, l’architecture et le mythe. Cette vaste bâtisse peuplée d’esprits, scène vide d’un drame qui se joue ailleurs et fascinante matérialisation d’une psychose, nous questionne sur la relation de l’espace mental à l’espace physique et architectural. Sarah avait baptisé sa maison the sprawling mansion : le manoir tentaculaire.

Une étrange métaphore se dessine ici qui, traçant une ligne sinueuse à travers le siècle, relie ce labyrinthe peuplé d’âmes errantes à ce réseau mondial peuplé d’une infinité d’avatars auquel renvoie la Silicon Valley environnante. Pièce centrale de ce puzzle, le film génératif éponyme se compose de plus de 150 éléments distincts (séquences vidéos originales, images d’archives, animations, voix off, bruitages, musiques, textes en surimpression) qui, associés et enchaînés de manière aléatoire par un lecteur développé à cet effet, offrent des millions de combinaisons possibles entre le son le texte et l’image et composent ainsi, entre documentaire et fiction, un film-labyrinthe hypnotique et sans fin. Objet hybride alternant passages contemplatifs et cassures erratiques, ce dispositif évoque la saturation d’informations comme l’écriture automatique qu’inspirèrent aux surréalistes les pratiques médiumniques de l’époque : de la maison, de ses esprits, de l’auteur, de la machine, du spectateur, qui parle ?

Ce projet a reçu le soutien du DICRéAM, de La Drac, de La région Centre-Val de Loire, de Labomedia, d’Eternal Gallery et du 108.


Visuels © O.MORVAN / Droits réservés
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Le programme-vidéo RIEN À VOIR bénéficie du soutien du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.

horaires
ouverture des portes 20H30 | concert à 21H