Les Instants Chavirés accueillent du 5 au 9 décembre l’artiste plasticienne Cynthia Lefebvre, accompagnée de Anna Massoni et Ola Maciejewska, autour de la création Bones scores, performance qui sera présentée dans le cadre de l’exposition Peine Perdue, Pieds Retrouvés au 3 bis F – Centre d’arts contemporains d’intérêt national d’Aix-en-Provence du 4 février au 6 mai prochain.
Informations pratiques ici.
Bones scores est une partition pour 206 os activée par les danseuses-chorégraphes Ola Maciejewska et Anna Massoni. Bones scores comprend 8 tasks et deux soli. Bones scores se regarde en tournant autour, debout, assis, à genoux ou accroupi.
Compteurs à zéro.
Les dés sont jetés.
Huit coups, trois fois.
Un os, deux O.
Tirer jusqu’au clac : une ligne droite.
Une ligne courbe : compas.
Jambe tendue.
Demi plié.
Tibia 360 degrés.
Tour de corde donne A.
Tour de table, 6 pas.
Grue vers G par A.
L’Homme qui marche reste un temps.
Solo Ola.
8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, Rotule.
Mikado, 10 doigts.
Humérus, Radius.
Ulna, Fibula.
O ramasse tout.
Iliaque droit : Rorschach
Iliaque gauche : L, O, I, tréma.
Bras grec versus côtes flottantes.
Plexi face plexus.
Anna reste.
Prise lente.
Top départ.
Astragale, calcanéum, sablier.
O regarde A.
Anna triche.
1, 2, 3, Fémur.
Compte jusqu’à huit, deux fois.
Grand chien, petite respiration.
Monton-Cheval, Serpent-Tortue.
Parades des oiseaux, figures d’enfants, duels animaux.
Retour à la table.
Grande cape cache scapula.
Mort du poulpe.
Grand plongeon.
Cascade.
Fin, Tabula Rasa.
Compter jusqu’à huit, trois fois.
Cynthia Lefebvre vit et travaille à Paris.
Elle s’intéresse aux gestes autant qu’aux objets. Mêlant installations sculpturales, performances, danse et récits, son travail explore divers champs qui partagent une même vulnérabilité et un goût prononcé pour les équilibres précaires. La rencontre qui s’opère entre danse, sculpture et architecture au gré de ses projets propose une expérience du lieu où l’équilibre n’est jamais statique mais passe au contraire par des déplacements. Le regard sensible qu’elle porte sur les espaces dans lesquels elle intervient est celui d’un rapport au temps étiré et ralenti, directement empreint de son attrait pour la culture nippone, ses traditions et son artisanat. Cette pensée du plein et du vide, fondement de la philosophie japonaise, est au coeur des réflexions de l’artiste dont le travail s’appuie sur un principe d’interdépendance qui passe par une nécessaire concomitance des contraires : les contenus sont aussi contenants, le dedans se retrouve dehors, les objets de plein sont objets de vide. L’équilibre n’est pas simplement celui des masses entre elles, mais aussi celui d’une intimité du quotidien et du domestique.
Diplômée de l’ENSBA Paris avec les Félicitations du Jury, Cynthia Lefebvre est depuis 2012 sélectionnée pour divers prix, résidences et bourses à Paris, Reims et Mexico.
Elle participe à des expositions collectives au Louvre (Tesselles / Pixels – 2018), à La Villette (100% Beaux-Arts – 2018), au Doc (2 temps 3 mouvements – 2019 et Process in-situ – 2016), à la galerie Bertrand Grimont (Trait d’Union – 2017), au Mexique (Lux Perpetua Art Center – Merida – 2016), au Japon (Art as experiment – 2018) et en Allemagne (Some of us, French Pavilion – Nordart 2019, Büdelsdorf – 2019).
Ses performances ont été présentées au CREDAC, à l’AFIAC, au 19-Centre Régional d’Art Contemporain de Montbéliard, à la Manufacture Atlantique et au Centre National de la Danse.
Cynthia Lefebvre est lauréate de l’édition 2019 du dispositif FoRTE de la Région Île-de-France, nominée au tremplin pour la jeune création La Convocation (2017) et lauréate de la Bourse Déclic Jeune de la Fondation de France (2015).
Elle est accueillie en résidence à Gennevilliers dans le cadre du programme AIMS (Artiste Intervenant en Milieu Scolaire) à Gennevilliers (2018), et artiste en résidence au Pôle Ressources Arts Visuels de Reims (2012-2014).
Cynthia Lefebvre encadre également de nombreux projets pédagogiques (workshop, ateliers scolaires et périscolaires) avec le Centre National de la Danse, La Maréchalerie – centre d’Art contemporain de Versailles, L’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, Tokyo University of the Arts, l’ENSBA Paris et différents lycées et écoles élémentaires.
Anna Massoni vit et travaille à Paris. Elle s’est formée à la danse contemporaine au CNSMD de Lyon (2003-2006), participe à Danceweb/Impulstanz (2007) et fait trois années d’études de philosophie. En tant qu’interprète, elle travaille auprès de Johanne Saunier et Jim Clayburgh, Yuval Pick, Noé Soulier, Vincent Weber, Simone Truong, Cindy Van Acker. Elle crée les pièces : (To) Come and See (2015), une pièce initiée par Simone Truong et devenue création collective avec Eilit Marom, Elpida Orfanidou et Adina Secretan. et développée en 2017 sous la forme d’un triptyque incluant (To) Keep in Touch et (To) Give a Hand. Puis Ornement (2016), en collaboration avec Vania Vaneau. Elle crée un premier solo, Notte, en 2019, Pièce d’angle, une pièce courte pour des espaces tant extérieurs qu’intérieurs (2020), Rideau (2022). Elle s’associe avec Vincent Weber au sein d’une même structure qui soutient leurs travaux respectifs, l’Association 33ème parallèle. Elle est membre fondatrice de LIEUES, un espace de recherches artistiques et pédagogiques à Lyon, de Rodéo, revue pluridisciplinaire et plateforme de rencontres entre pratiques académiques et artistiques (2012-2015) et contribue également à la conception graphique des livres édités par les éditions Trente-trois morceaux.
Ola Maciejewska
Née en Pologne, Ola Maciejewska est une chorégraphe et performeuse qui vit et travaille en Bretagne. Elle a développé un travail de recherche pratique, Loie Fuller : Research (2011), qu’elle a notamment présenté pour l’ouverture du CND Pantin en 2015, puis sur la scénographie de Rolf Borzik aux Archives de la Fondation Pina Bausch en octobre 2020 (bourse « International Tanzmesse NRW »). Après la création de Bombyx Mori dans le cadre du Festival Les Inaccoutumés à la Ménagerie de Verre, Olga Maciejewska est artiste associée au Centre chorégraphique national de Caen de 2016 à 2018. Sa dernière pièce Dance concert a été présentée en première mondiale au National Taichung Theatre à Taiwan puis au Centre Pompidou dans le cadre du Festival d’Automne. Pour ces deux dernières créations, elle a reçu le soutien de la fondation Hermès dans le cadre de son programme New Settings.