du 04 février au 05 février 2025

Jean Bender & Léo Dupleix
(RAGE – étape de travail)

En résidence les 4 & 5 février 2025

Étape de création sonore pour le projet de performance RAGE avec les deux musiciens Léo Dupleix (épinette) et Jean Bender (électronique modulaire).

Pour le projet RAGE, Anna Gaïotti (danse/claquettes) rassemble Clément De Boever (performance/voix), Léo Dupleix (épinette), Jean Bender (électronique modulaire), Sonia Saroya & Edouard Sufrin (installation lumière), Etienne Foyer (son).

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RAGE sera créée en septembre 2025 au festival Musica (Strasbourg). Puis sera jouée au Générateur (Gentilly), au Grand HUIT (Nantes), à l’Espace Pasolini (Valencienne).

Léo Dupleix travaille des compositions pour épinette, un petit clavecin de chambre. Il pense la musique en intonation juste, compose une musique minimaliste, répétitive, contemplative qui déplace son instrument de l’histoire baroque.

Jean Bender est musicien de la scène noise française. Il conçoit sa musique dans la physicalité du bruit, jouant et déjouant l’erreur et l’inconnu. sa musique créée avec un instrument électronique analogique (synthétiser modulaire) dévoile des voix et rythmicités organiques, l’accumulation et la désagrégation des fréquences dans un équilibre vertigineux.

Ces deux artistes portent le son de manière radicalement propre tout en étant radicalement opposés dans leur façon d’appréhender la musique et de modeler l’espace sonore. Cependant chacun compose avec l’espace et les résonances.

C’est avec cette dichotomie que je les invite à collaborer à RAGE, à chercher les endroits de failles et de frictions où coexister avec leurs différences, mais aussi se fondre dans les leurres des ressemblances sonores.

Anna Gaïotti

https://www.annagaiotti.com/

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RAGE
D’APRÈS LA RABBIA DE P. P. PASOLINI

qu’est-ce qu’une image de la rage ? quel mouvement inspire le mot de la rage ?
je la vois dans la couleur bleue et l’odeur enivrante des feux de déchets que j’ai regardé la nuit dans la brousse. je la vois dans les tourbillons perpétuels des eaux agitées par les torsions du rivage du fleuve en décrue, ou dans la houle de l’océan. je l’entends dans les cris d’une foule anarchique, dans le plafond d’une foudre. dans les bruits qui s’engouffrent dans le béton en friche, j’entends les voix de sorcières venir.
et je me souviens de la maladie de la rage (en Ethiopie), l’urgence dans laquelle j’ai vu des gens voyager pour un vaccin avant l’hydrophobie, et la mort. l’urgence de tuer tous les chiens. le corps réapparait face au danger hypnotique, face à ce qui est irréversible.
car nos corps ont disparu ; sous cloche (sanitaire) nous avons cessé de muer, nous avons muté côtoyant l’informe norme que nous reflétons dans l’étang lisse (l’écran). les comédies sont engourdies, les mots consumés consomment semblance et idolâtrie. les rages sont latentes cependant, nous cherchons quel drapeau dresser qui ne soit ni d’un parti ni d’une foi amiantée. si nous levions ce drapeau à fleur de feu, à fleur d’eau, quelle couleur aurait-il ?
la rage n’est pas la haine ni la colère.

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Coproductions – La Remise (Estagel), O Espaço do Tempo (Montemor-o-Novo)
Avec la participation de L’institut Français du Portugal, 3 bis f (Aix-en-Provence), GMEM (Marseille), Honolulu (Nantes), Le Générateur (Gentilly), La Muse en Circuit (Alfortville), Festival NEXT (en cours). Accueils – Montévidéo (Marseille), L’Effe (Coulonges), La Fonderie (Le Mans), Kunstencentrum BUDA (Kortrijk), Les Instants Chavirés (Montreuil).