RAVINE
6 avril – 6 MAI 2012
vernissage vendredi 6 avril 18-21h
avec
ALEXANDRE BELLENGER
ANNE BRÉGEAUT
ROXANE BORUJERDI (avec CHLOÉ DUGIT-GROS)
CHRISTOPHE CUZIN
HIPPOLYTE HENTGEN
RENAUD JEREZ
LAMARCHE-OVIZE
JEAN-FRANÇOIS LEROY
JULIEN NÉDÉLEC
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INSTANTS CHAVIRÉS / Ancienne brasserie Bouchoule
2 rue émile zola 93100 MONTREUIL
Vue de l'exposition
Vue de l'exposition
Vue de l'exposition
HIPPOLYTE HENtGEN
Du soir 2012
LAMARCHE-OVIZE
Tuyaux de poils 2011 – 2012
Renaud JEREZ sans titre 2011
Julien NÉDÉLEC
Architangram
2011
Julien NÉDÉLEC
Architangram
2011
RENAUD JEREZ
Heart shaped box 2011
A gauche :
Alexandre BELLENGER
Pourquoi ma tristesse, il y a une grande question, une énigme, dans l’histoire
2008
A droite :
Alexandre BELLENGER
Untitled (to Barbel Graesslin)
2007
LAMARCHE-OVIZE
Lamps after Cozens 2011
ROXANE BORUJERDI
Printemps 1 Printemps 2
2012
ROXANE BORUJERDI
Printemps 1 Printemps 2
2012
Anne BRÉGEAUT
Sables mouvants 2010
LAMARCHE-OVIZE
Tuyaux de poils 2011 – 2012
Jean-François LEROY
Ecran combiné
2012
Roxane Borujerdi avec Chloé Dugit-Gros
l’hippocampe 2012
vidéo, son, 5 minutes.packs de bouteilles d’eau
Roxane Borujerdi avec Chloé Dugit-Gros
l’hippocampe 2012
Roxane Borujerdi avec Chloé Dugit-Gros
l’hippocampe 2012
LAMARCHE-OVIZE
Lamps after Cozens 2011
Christophe CUZIN
Peindre en jaune une rangée de brique sur deux 2012
Christophe CUZIN
Peindre trois fois les pierres du mur
avec trois outils et trois couleurs différents 2012
Alexandre BELLENGER
Rolex à la plage 2004
vidéo, 30 minutes
Alexandre BELLENGER
Rolex à la plage 2004
vidéo, 30 minutes
Alexandre BELLENGER
Rolex à la plage 2004
vidéo, 30 minutes
ANNE BRÉGEAUT
Dreams Are My Reality
Christophe CUZIN
Peindre trois fois les pierres du mur
avec trois outils et trois couleurs différents 2012
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Photographies © Aurélien Mole
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Cette nouvelle exposition collective aux Instants Chavirés s’inscrit un peu différemment des précédentes, «Zero Db» de Yann Leguay en octobre dernier, «la Formule du Binôme» en avril-mai et «Parisonic» en juin 2011. La question du sonore s’estompe un peu ici au profit de celle de l’héritage incontournable et singulier laissé par le peintre Philip Guston. Un écho qui se retrouve dans le titre de cette exposition emprunté à une de ses peintures, Ravine, dont le critique d’art Didier Ottinger parle très précisément :
« Ravine (1979), de nature dualiste, est un résumé de l’oeuvre de Guston. Il oppose Ciel et Terre, se réduit à cette opposition. Le Ciel est la métaphysique, cette «pureté» vers laquelle ont tendu tous les efforts des artistes américains soucieux d’opposer les valeurs d’une haute culture au consumérisme, au matérialisme vulgaire du triomphe économique américain. Historiquement, cette ambition s’est incarnée dans la peinture abstraite d’après guerre, à laquelle Ravine est tellement redevable. Dans sa partie inférieure le tableau montre une masse informe, une glèbe que le peintre a figée dans un état de boue luisante.
Sous son ciel idéal, Ravine est un dépotoir. Guston veut associer dans un même tropisme son retour à un art figuratif et son goût pour les promenades avec son voisin Philip Roth le long des décharges publiques. (…) Contre le clinquant, le lisse anonymat des objets de supermarché, les objets ruinés des dépotoirs, les déchets valent essentiellement pour leur poids d’existence : ce poids que le peintre comme l’écrivain savent n’exister que par son degré d’impureté. Les vieux souliers envahissent les tableaux de Guston. (…) »
D. Ottinger – Peindre contre le ravin – (in Philip Guston peintures 1947 – 1979 (Centre Pompidou – 2000)
Sans être un véritable hommage à Philip Guston, reprendre ce titre pour cette réunion d’artistes n’est pas tant fait pour souligner l’ancien et vaste débat abstraction / figuration qu’évoque Didier Ottinger que de remettre en jeu, de tracer des lignes entre des questions de goût, de séduction, de brutalité – la «masse informe», la «glèbe» évoquées par Ottinger – de différence, de limite à l’intérieur d’une pratique artistique. Une remise en question, un virage que fit Guston assez radicalement à la fin des années soixante et qui perturba tant le compositeur – ami du peintre – Morton Feldman.
Si cette proposition pourrait être perçue a priori comme une exposition de peinture, les territoires explorés par les artistes excèdent très vite ce champ d’investigation et leurs oeuvres se déploient, s’imbriquent, basculent en brouillant leurs propres frontières. Des oeuvres composites, hybrides à lire comme autant de musiques qui se rejoignent dans leur caractère presque «unplugged». L’expérience, quasi analogique, qui en découle, se fait sans filtre ni compression où l’oeil vibre comme un tympan.
G.Constantin