#REFLEXIO – 2018#6
#Conférence
SARAH BENHAÏM
18h30 aux Instants Chavirés

Cycle de conférences arts sonores et sound studies
(Février > Mai 2018)

Toute propagation du son s’accompagne d’une réflexion acoustique, dès lors que l’onde sonore rencontre une surface qui en partie l’absorbe et en partie la réfléchit. Dérivant de ce principe, le cycle Reflexio propose une série de conférences où les paroles d’artistes, de musiciens et de chercheurs s’offrent à la réflexion partagée, dans des moments d’échange où les énoncés de chacun et chacune deviennent autant d’échos d’échos. De l’écoute des frontières géopolitiques à l’ethnographie de la scène noise, en passant par l’individuation des voix, une généalogie littéraire du paysage sonore, la captation de perturbations atmosphériques, ou encore la géographie des espaces sonores, ces conférences abordent quelques-unes des préoccupations qui animent, aujourd’hui, les pratiques et la recherche dans les arts sonores, les musiques expérimentales et les sound studies.

Ce cycle est organisé en partenariat entre l’université Paris 8, les Instants Chavirés et la Philharmonie de Paris.

Cycle dirigé par MATTHIEU SALADIN.

En accès libre et ouvert à tous.

Jeudi 1er mars 2018 à 18h30
Instants Chavirés
accès libre sans réservation

NB :
cette conférence a lieu dans la salle de concert des Instants Chavirés
7 rue Richard Lenoir
93100 Montreuil
M° Robespierre

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SARAH BENHAÏM
Musique noise et DIY : un cas-frontière à rebours des conventions

© Steve Bauras

À partir d’un corpus composé d’analyses musicales, d’entretiens et de notes ethnographiques, cette conférence se propose d’aborder une multiplicité de problématiques liées aux pratiques, aux représentations et aux enjeux associés à la musique noise. Comment définir et analyser une musique basée sur les bruits ? Les manières de jouer correspondent-elles à l’idée que nous avons du jeu musical et des compétences qui lui sont associées ? Comment l’impératif catégorique du DIY reconfigure-t-il le statut de musicien-ne ? Y a-t-il plusieurs modalités d’écoute ? Quelles valeurs alternatives sont mobilisées dans les modes de conception, de diffusion et de circulation de la musique ? L’étude des différentes pratiques qui caractérisent la noise sera ainsi l’occasion d’explorer tour à tour l’expérimentation libre du jeu, l’élaboration du dispositif instrumental, l’écoute musicale, ainsi que le rôle joué par les intermédiaires de la scène locale et globale (en particulier les labels de noise et les organisateurs de concerts), afin de mettre en évidence les valeurs qui sous-tendent cette culture sonore expérimentale emblématique du DIY.

Doctorante en sciences sociales à l’EHESS (CRAL), Sarah Benhaïm travaille sur la musique noise ainsi que sur les pratiques et les représentations liées à l’underground expérimental. Secrétaire de rédaction de la revue Transposition, musique et sciences sociales, puis membre de l’ANR « Musimorphose » sur les pratiques d’écoute musicale en régime numérique, elle a enseigné la théorie de l’art et le graphisme alternatif à l’ESAD d’Orléans. Collaboratrice pour les « live series » du label Tanzprocesz, elle joue également dans le trio bruitiste DMZ.