ATELIERS DE PRATIQUE ARTISTIQUE
En parallèle de l'exposition "L'effacament des cartes (ou les index cachés)" aux Instants Chavirés, Aydé ROUVIERE, artiste et intervenante conçoit et propose trois ateliers de création plastique en écho aux œuvres présentées. Reprenant les thèmes centraux des artistes, les enfants mèneront de manière ludique un travail autour de l’espace et la cartographie, via le graphisme, le collage, les installations et la photographie.
Chaque atelier comprend un temps de visite de l’exposition.
Détails des ateliers ci-dessous
1________A CHACUN SON PLAN
L’atelier offre l’opportunité d’intervenir sur la carte de la ville de Paris et de jouer à y modifier sa composition. Tout d’abord, les plans des vingt arrondissements sont distribués aux participants, chacun devenant le cartographe d’une zone de la ville. Ensemble, nous identifions les rues, les avenues, les gares, les squares, les monuments, les habitations, les stations de métro… Ensuite, chacun modifie, selon ses envies et de façon toujours codifiée, la lecture initiale de son plan. Découpage et collage de papiers colorés, biffures, crayonnage, pose de rubans adhésifs sont autant de techniques graphiques qui permettent de camoufler ou d’effacer totalement les multiples indications visibles sur les plans. Dès lors, on peut imaginer que des zones naturelles resurgissent au cœur de la cité, comme des bois, des lacs ou encore des vignes ou des champs de blé et que les noms des rues deviennent des mots inventés…Pour finir, les plans transformés sont découpés puis collés de telle façon à recomposer la ville dans son intégralité. La capitale ainsi revisitée donne lieu à une cartographie nouvelle qui associe le document à la création.
2________CARTE BLANCHE
L’atelier invite les participants à dresser une carte géographique à partir de données imaginaires. Tout commence par la distribution de cartes à jouer sur lesquelles sont précisés des éléments topographiques, architecturaux, sonores, tels que Collines à l’ouest, Trottoir au nord, Cris d’oiseaux, ou encore Vent d’est en ouest. Chaque participant reçoit un jeu unique de plusieurs cartes. Sur une feuille blanche de grand format et à l’aide de craies, de crayons et de feutres de couleur, chacun des joueurs invente une façon de représenter graphiquement les données de son jeu de cartes. Lignes, hachures, motifs géométriques ou aplats de couleurs se juxtaposent et se combinent pour composer une carte abstraite et singulière. Pour terminer, la légende est reportée et la carte pliée.
3________PAYSAGES INSTANTANNES
L’atelier propose de créer des paysages miniatures, à photographier, sous la forme d’installation éphémère. Pour commencer, les participants regardent des images de sites et décrivent ce qu’ils voient. Ils nomment ainsi les différents plans ainsi que les composants naturels ou construits de ces paysages, les montagnes, les rivières, les routes, les ponts… Ensuite, de multiples objets aux formes simples sont proposés au groupe, tels que des éponges, des morceaux de bois, des balles, des savons… Les éléments choisis par chacun sont disposés sur un fond uni, empilés, juxtaposés ou encore en équilibre, jouant sur les volumes et les couleurs. Chacun dresse ainsi son paysage abstrait, composé des divers plans afin de donner l’impression d’une certaine profondeur. L’ensemble est ensuite cadré et photographié par les enfants. Pour finir, et avant de défaire son installation, chacun écrit un court texte descriptif sur sa réalisation. L’ensemble des photographies, imprimées au format carte postale, ainsi que les textes sont envoyés aux participants.
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INFOS PRATIQUES :
Du 19 MAI au 25 JUIN 2014
Durée : 2h.
Participants : groupes de centres de loisirs / écoles élémentaires (CP au CM2)
Tarif : Participation gratuite sur réservation
Lieu : INSTANTS CHAVIRES, Ancienne brasserie Bouchoule
2 rue Emile Zola – Montreuil (M°Robespierre)
CONTACT / RESERVATIONS :
Nina GARCIA
nina[at]instantschavires.com / 01 42 87 25 91
©Mario de Vega
L’EFFACEMENT DES CARTES
(ou les index cachés)
Exposition collective 17 mai – 29 juin 2014
Commissaire de l’exposition : Guillaume Constantin
avec : Jason Glasser, Céline Vaché-Oliveri, Jean-Marc Chapoulie, Pierre Labat, Jennifer Douzenel, Julien Tibéri, Colombe Marcasiano & Mario de Vega.
«À la surface d’une carte qu’on pourrait imaginer vierge au début de la lecture, Thoreau dispose progressivement ces points fixes, dont il indique les positions relatives et qu’il relie ou sépare ensuite par diverses lignes : la voie ferrée, les sentiers, les barrières entre les champs. Des zones aux statuts différents se dessinent au fil de la lecture et des différents chapitres : surface de l’eau des lacs (« The Ponds »), ombre des sous-bois (« Brute neighbors »), espaces dégagés des champs, aire habitée du village (« The Village »). »
«[…] la fonction première des cartes serait donc celle d’une sorte d’effet de réel. La présence de la carte opère en premier lieu l’inscription indélébile de l’écriture dans et sur l’espace qu’elle décrit et serait ainsi à mettre en parallèle avec les multiples stratégies d’inscription (au sens le plus concret) qui parcourent Walden : description des sillons que Thoreau creuse avec sa bêche, évocation des multiples traces, marques, empreintes et pistes que Thoreau distingue à la surface du sol, tracé des lignes que parcourent les hommes et les animaux à travers l’espace.»
M. Imbert et J. Nègre, à propos de la carte insérée dans Walden, ouvrage de H.D THOREAU.
Reste à les trouver ces «eaux des lacs, ombres des sous-bois, espaces dégagés des champs, aires habitées du village, multiples traces, marques, empreintes et pistes» et se rapprocher ainsi d’une exposition qui serait non pas comme un résultat, mais comme une cartographie dynamique, un diagramme où le jeu des confrontations en serait le centre. Une réunion de matériaux, d’affects, de sources qui ne coulent pas d’elles-mêmes : des index cachés.