JENNIFER CAUBET – ONE FLAT THING

One Flat Thing

N, S, E, O.
Investir un espace et créer des systèmes pour le représenter. À la fin du XVe siècle, les conquistadors tracent sur les cartes des lignes géométriques appelées « lignes de rhumb » pour se repérer sur les mers. Le navire en gardant un cap constant écrit une courbe en coupant tous les méridiens sous le même angle. En se rejoignant, ces lignes composent un ensemble de parallélogrammes, carrés ou rectangles et dessinent la découverte de nouveaux territoires.

X, Y, Z.
Coordonnées en projection. O est au sol, xy est sur un mur, xyz est au plafond. Trois sculptures installées pour dessiner l’espace. Chacune est une matrice contenant des flèches et des fils, avec sa capacité de déploiement singulière. Elles sont des instruments à l’échelle du corps pour appréhender l’espace et l’affronter. Une confrontation directe par le geste à travers la technique du tir à l’arc. La projection de flèches provoque des mises en tension, des combinaisons et des circulations. La sculpture devient un outil topographique pour strier le vide. Une zone de combat est érigée. Un fil, un vecteur, un tracé. Par la mise au carreau du lieu, la stratégie d’occupation est visible.

Amazones, Arachné, Ariane.
Évocation de temporalités où construction et destruction sont liées. L’espace est une abstraction qui existe par la présence et par l’action. Il est une invitation à parcourir des vides et des absences. Par la rencontre de la figure et de la ligne, une quatrième dimension apparaît, celle du temps. Le corps écrit progressivement l’espace. La chorégraphie en invente une partition potentielle. Elle réinterprète des positionnements, des mouvements et des déplacements d’autres endroits et d’autres corps.

Chronos.
Le mouvement circulaire du temps conduit à parcourir plusieurs fois un même point. La carte est elle-même un rhizome qui ne cesse de changer de forme, un ensemble de lignes et de réseaux en perpétuelle évolution, une des représentations possibles d’un espace. Mesurer le réel est avant tout une question d’expérimentation. Un labyrinthe contient toujours plusieurs parcours, il génère de multiples partitions d’espaces.

Marie BECHETOILLE

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Née en 1982, Jennifer CAUBET vit et et travaille à Aubervilliers. elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des beaux-arts de Paris en 2008 après avoir suivi différentes formations à Toulouse, Barcelone et Tokyo. Grâce à des productions singulières avec des spécialistes, ingénieurs, architectes et entreprises, Jennifer CAUBET amorce un travail de réflexion sur, dans et autour de l’espace, à travers la sculpture, l’installation et le dessin.